Confort hygrothermique

Avec le changement climatique, le confort hygrothermique est une préoccupation grandissante des établissements sanitaires et médico-sociaux.

Un enjeu fort pour les établissements de santé et médico-sociaux !

Avec le changement climatique, la durée et la fréquence des périodes de chaud ou de froid vont augmenter. Il devient donc indispensable que les établissements de santé et médico-sociaux anticipent ces phénomènes en adaptant leurs bâtiments et les organisations du travail et en accompagnant les changements de comportements des usagers.

Cet aspect est d'autant plus important qu'à la différence d’autres bâtiments, le public accueilli dans les établissements de santé et médico-sociaux est un public plus sensible dont le métabolisme peut être moins résistant à ces fortes et rapides variations de température.

Comprendre la notion de confort hygrothermique

Le confort hygrothermique est une notion qui regroupe un ensemble de paramètres qui vont nous donner l’impression de bien nous sentir dans un bâtiment. Certains relèvent de facteurs comportementaux et physiologiques (métabolisme, habillement) et d’autres relèvent de facteurs environnementaux (température des parois, température de l'air, vitesse de l'air, humidité).

Une problématique estivale

Durant les périodes estivales, plusieurs facteurs contribuent à l'aggravation d'une situation caniculaire :

  • Des systèmes de ventilation dysfonctionnant ce qui entraîne une accumulation de chaleur interne ;
  • La présence d’équipements électriques, qui tournent en permanence et qui produisent de la chaleur qui va s’accumuler au sein des bâtiments ;
  • La présence de grandes baies vitrées, sans possibilité de masquer  les apports solaires ;
  • Des aménagements extérieurs favorables à l’accumulation de chaleur…

Dans certaines pièces, des températures dépassant les 30°C sur plusieurs jours ont été constatées. En été, les apports solaires et internes peuvent en effet rester piégés dans le bâtiment : l’enjeu va consister à limiter ces apports énergétiques extérieurs et à développer une stratégie du froid.

Il va donc être important de développer une stratégie du froid, de façon similaire à la stratégie du chaud, en analysant les paramètres structurants liés :

  • À la température de l’air à travers le système de ventilation, les équipements de production de chaleur (régulation, dimensionnement, équilibrage, émetteurs, etc) au sein du bâti et en limitant les apports solaires extérieurs,
  • Aux mouvements d’air avec une analyse des courants d’air et des systèmes de ventilation adaptés en terme de débit et de positionnement,
  • À la température des parois à travers une identification des parois chaudes  (surfaces vitrées trop importantes) ou des équipements qui pourraient être source de chaleurs malgré l’absence de besoin,
  • À l’humidité liée à un air trop humide ou l’occupation des locaux.

Il existe plusieurs méthodes et différents indicateurs pour évaluer le confort dans un bâtiment : nombre d’heures au-delà de 28°C, modèle de Fanger et la norme ISO7730, modèle de Brager, modèle de Givoni ou, bien encore, modèle du confort adaptatif.

L’enjeu va être d’adapter les critères aux problématiques des lieux et des occupants.

Mais également hivernale

En hiver, à l’inverse, des défauts d’isolation, des huisseries inadaptées ou, bien encore, des systèmes de chauffage mal dimensionnés peuvent aggraver l'inconfort subi par les usagers ou le personnel. Pour maintenir des conditions d’humidité et de température confortables dans les lieux de vie, cela oblige à augmenter les températures de consignes des équipements de chauffage ; des comportements qui entraînent une augmentation des consommations énergétiques.

Il faudra donc adopter une stratégie du chaud :

  • En captant au mieux et le plus longtemps possible les apports solaires
  • Et conserver cette chaleur au sein du bâtiment en la répartissant de la façon la plus homogène possible au sein du volume considéré.

En parallèle, l’important sera d’identifier les sources d’inconforts en hiver qui relèvent des 4 paramètres structurant vus précédemment. On retrouvera ainsi :

  • Pour la température de l’air : une production de chaleur sous-dimensionnée, des défauts de distribution ou un mauvais équilibrage, des émetteurs sous-dimensionnés, des pièces à grand volumes, des points froids, ...
  • Pour l’humidité : un air extérieur trop sec ou trop humide, des phénomènes de condensation, ou un système de ventilation inadapté ou dysfonctionnant, ...
  • Pour les mouvements d’air, leurs origines peuvent venir de menuiseries non étanches par rapport au bâtiment, des systèmes de ventilation (diffusion ou débit), ...
  • Pour la température des parois : des parois froides, des points froids, des dysfonctionnements de la production ou de la distribution, ou des émetteurs, ...

Afin d’identifier les pistes d’amélioration possible pour augmenter le confort en hiver, il est donc indispensable de :

  • Comprendre l’intégration de son bâtiment dans son environnement extérieur (exposition, orientation, obstacles aux apports solaires, etc…),
  • Comprendre les caractéristiques intrinsèques du bâtiment (dont une grande partie des informations sont contenues dans les audits énergétiques),
  • Comprendre le fonctionnement des différents équipements (de production, de ventilation, des réseaux et des émetteurs, etc…).

Il est donc nécessaire de prendre en compte le confort hygrothermique en même temps que les réflexions liées aux enjeux énergétiques et sanitaires, dans une approche globale en différenciant bien le confort d’hiver et le confort d’été.

L’objectif n’est pas de développer un transfert de charge énergétique en installant des climatiseurs ou des groupes de froid de façon inappropriée mais à l’inverse, de disposer d’un ensemble d’outils et de techniques pour répondre au mieux aux besoins et possibilités de chaque établissement pour anticiper les impacts du changement climatique.

Comment agir ?

Vous êtes un établissement de santé ou médico-social : vous souhaitez anticiper ces questions de confort d’hiver et de confort d’été pour vous adapter au changement climatique.

Dès lors que vous disposez d’un diagnostic et d’une analyse des paramètres influant sur l’inconfort dans une approche globale, il est alors plus facile de trouver les solutions les plus adaptées à votre situation individuelle parmi de nombreuses solutions techniques.

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En savoir plus

Carine VREL

Chargée de mission Energie-Santé

07 56 41 96 51

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Dernière mise à jour : 19.07.2023